Jeudi 9 juin 2011 dès 18h, Paul-Louis Flandrin vous invite au vernissage de “l'affaire est dans le sac!” l'aphorisme de Francine Flandrin réunissant "au_ frais de la Princesse" - une collection de sacs chics et isothermes pour faire razzia sur les buffets de vernissages - de Caroline Bousbib et la première académie Auguste Legrand - célébrissime auteur du “Guide Legrand des buffets de vernissages”-.
- Buffet campagnard au champagne -
Savoir +
à propos de Caroline Bousbib
à propos de Auguste Legrand
à propos de Francine Flandrin
L’affaire est dans le sac !
Une proposition de Francine Flandrin
Comme le disait Nietzsche, « l’essentiel en cuisine, c’est de combiner les ingrédients», autrement dit « par son jugement extrêmement aiguisé, exercé, [l’artiste] rejette, choisit, combine »1 aussi selon cette définition, cette exposition est une combinaison.
Une combinaison composée de trois protagonistes fusionnant dans leur fascination pour les vernissages ; l’un décide de les noter dans un guide échelonnant le qualitatif de zéro à six cacahouètes – Pierre Monjaret –, l’autre conçoit des sacs chics et isothermes pour ramener au sens littéral du terme des souvenirs de ces moments festifs – Caroline Bousbib – ; la dernière, combine les deux dans un titre les assemblant à la manière d’un aphorisme – Francine Flandrin. Si les sacs de Caroline Bousbib permettront de faire main basse sur le buffet avec distinction (à grand coup de moire et de strass Swarovski...), la première académie Auguste Legrand se déroulera selon le modus operandi du test s’apparentant au code de la route. À cette fin, un Questionnaire à Choix Multiples sera remis aux invités, afin qu’ils répondent aux questions projetées sur écran. Attention ! les questions iront du diagramme de déplacement pour atteindre le buffet le plus rapidement possible, à la composition du dry Martini ! Après dépouillement des réponses, Pierre Monjaret désignera les futurs inspecteurs et inspectrices, auxquels une carte sera remise, attestant qu’ils sont les incorruptibles du Guide Legrand des buffets de vernissage. Si cette combinaison est présentée aujourd’hui, à la Paul-Louis Flandrin galerie - insolite galerie à la croisée de Marie-Antoinette et de l’art contemporain - c’est grâce à Francine Flandrin, qui eut instinctivement le désir de donner à voir ce que c’est que... de mettre l’affaire dans le sac !
1] in Humain trop humain F. Nietzsche (1878) – Coll. Livre de Poche, 1995
Liste des lauréats
première session Académie Auguste Legrand : 43 reçus, 1 recalé
- Agnès Aubagner
- Alain Joste
- Anne de Brésemeur Palichon
- Anne-Sophie Rogelle
- Bénédicte Chaniot
- Caroline Goreth
- Cécile Camp
- Charles Plasse
- Christine Bergez
- Christine Coënon
- Cyril
- Deberne Olivier
- Denis Chevalier
- Denise A. Aubertin
- Emilie Reinard
- Eric Reinard
- Francine Delaigle
- Francine Flandrin
- Gabrielle Siven
- Gaêtan Ollivier-Lamarque
- Hubert Renard
- Isabelle Tavernost
- Jean-Luc André
- Katelyne Pierre-Santangelli
- Laetitia Perche
- Laure du Plessis
- Leila Kaminsky
- Lorenzo
- Marie Sochor
- Mayumi Shimosakai
- Michel Cozzi
- Mickael Yatachene
- Mickey Mouse (Caroline Bousbib??)
- Nobody Kiki
- Olivier Sangouard
- page sans nom (Nadine Vasseur)
- page sans nom (Paul Jenewein)
- Pierre Higonnet
- Pierrette David
- Ralma Khazam
- Sebastian Phommer
- Théo Debeine
- Yuki Marchal
Christophe Cuzin ayant été jugé succeptible d'être corruptible pour l'inspection des buffets de vernissages, le titre d'inspecteur n'a pu lui être attribué. Auguste Legrand, dans sa grande mansuétude, l'a invité à se représenter lors de la prochaine session.
Pourquoi se déplacer ?!
CAROLINE BOUSBIB
Ôtant son uniforme d'étudiante en Arts Plastiques de Paris I, Caroline Bousbib coiffa la double casquette de journaliste indépendante et de styliste d'accessoires de mode pour sa marque éponyme MrsCarolineBousbibParis.
À l’occasion de l’affaire est dans le sac !, elle dévoilera au_ frais de la princesse, sa collection de sacs isothermes composée de quatre items : le givré, la main dans le sac, le m’as-tu vu et le ni vu, ni connu.
Le ni vu, ni connu – cf. l’invitation - est une pyramide, un baluchon de haut vol se dézippant de tous côtés pour se transformer en nappe d’appoint. Ni vu, ni connu, les victuailles sont piégées entre quatre fermetures éclairs. Idéal pour le chapardeur des temps modernes ! Caroline Bousbib est styliste d’accessoires de mode depuis 2004. On peut s’arracher ses créations sur : www.mrscarolinebousbib.com
AUGUSTE LEGRAND/PIERRE MONJARET
Auguste Legrand, alias Pierre Monjaret, est un personnage à la Raymond Roussel qui aurait emprunté à Fernando Pessoa sa manie de l’hétéronomie. Il est multiple. Après avoir décerné les cacahouètes d’or au Musée Calbet lors de la Nuit Européenne des Musées 2011, il choisira la Paul-Louis Flandrin galerie, pour sa première académie du guide Legrand des buffets de vernissages. Ce guide recense et classe les buffets, selon des critères d’évaluation très strictes (proximité du parking, fraîcheur des crudités, etc.). Bête noire des galeristes, il est le chouchou des assistants qui, depuis 2004, collectionnent tous les deux ans sa dernière parution.
FRANCINE FLANDRIN
Dans une transversalité plastique, Francine Flandrin réunit des Vanités contemporaines qui cristallisent des perceptions du temps. Aphorismes, proverbes et expressions sont des représentations littérales d'une expression, d'un proverbe ou d'un aphorisme ayant trait au temps ou jouant de l’actualité.
Proposant pour la Paul-Louis Flandrin galerie “l’affaire est dans le sac !,” elle choisit de réunir la collection au_ frais de la princesse, le Guide Legrand des Buffets de vernissage, des huîtres, des cerises en plastique, des flûtes de champagne usagées, des petits fours à la feuille de laitue. Enfin une réponse à la délicate question : quel souvenir ramener d’un vernissage ?!
Et pour le buffet campagnard au champagne !
Première Académie Auguste Legrand
Paul-Louis Flandrin galerie, le 9 juin 2011
L'Académie Auguste Legrand en before
Le QCM -Questionnaire à Choix Multiples- de l'Académie Auguste Legrand
après la première session de l'Académie, de longs débats se sont poursuivis.
Auguste Legrand et la cravate de l'Académie
Article de Gabrielle Siven sur l'exposition
Article de Hiroko Noguchi - Bonita message - sur l'exposition
Interview
LE 9 JUIN, L'AFFAIRE SERA DANS LE SAC.
Jessica Le Breuil a rencontré Caroline Bousbib et Auguste Legrand pour nous parler de la soirée du jeudi 9 juin à la Paul-Louis Flandrin Galerie, soirée qui s'annonce exceptionnelle.
Jessica Le Breuil est journaliste, critique d'art et commissaire d'expositions.
Jessica Le Breuil: Auguste Legrand, avant de nous parler de l'événement qui aura lieu à la Paul-Louis Flandrin Galerie, le 9 juin 2011, pouvez-vous nous présenter le Guide Legrand des Buffets de Vernissages?
Auguste Legrand: Comme son nom l'indique, c'est un guide qui recense, analyse et classe les buffets de vernissages. Ma fréquentation des expositions, principalement de l'art contemporain, m'a vite fait découvrir que le moment le plus important, le moment-clé, l'alpha et l'oméga de la vie artistique est le vernissage. Or, il existe un grand nombre de biographies d'artistes, d'ouvrages sur la théorie de l'art, de catalogues d'expositions, que sais-je encore ... mais rien de vraiment sérieux sur les vernissages. J'ai donc décidé de remédier à cette lacune.
Jessica Le Breuil: Et vous avez pleinement réussi. J'ai cru comprendre que vous suiviez une grille hautement scientifique?
Auguste Legrand: En effet. Choisir un bon buffet de vernissage n’est pas chose facile. Après de longues années de recherche je suis arrivé à la conclusion qu’il fallait tenir compte de cinq éléments: le lieu, les discours, le service, la table, la conversation. Pour chaque vernissage, je note mes impressions relatives à ces critères. Puis j'indique l’appréciation globale par les fameuses cacahuètes, symbole du guide. Les lieux d’exposition ont donc six, quatre, deux ou zéro cacahuètes.
Jessica Le Breuil: Combien d'années avez-vous sacrifiées à ce sacerdoce? Quelle fut la périodicité des publications?
Auguste Legrand: Le Guide Legrand des buffets de vernissages 2004 marqua le début de cette somptueuse aventure. Il fut rapidement épuisé. On peut encore trouver le Guide Legrand des Buffets de vernissages 2006 dans le catalogue de la quinzième Biennale de Paris. Le Guide Legrand des Buffets de vernissages 2008 se présente sous la forme d'un magnifique ouvrage de 80 pages superbement illustré par l'artiste canadienne Sandrine Aourat. Le Guide Legrand des Buffets de vernissages 2010 est publié par la Bibliothèque Fantastique, une dynamique maison d'édition virtuelle dont les livres sont gratuits, sous licence artlibre, et téléchargeables au format pdf. Avec la licence artlibre, les documents sont libres; on peut les copier, les diffuser et les modifier selon les termes que l'on peut trouver sur Internet. Existe également, depuis juin 2009, le blog du Guide Legrand sous licence artlibre également.
Jessica Le Breuil: Il faut saluer le fait que le Guide Legrand paraisse les années paires, en alternance avec la Biennale de Venise. Comme cela, il y a un évènement artistique majeur tous les ans. Passons maintenant, si vous le voulez bien, à l'Académie Auguste Legrand. La Paul-Louis Flandrin Galerie va donc bientôt accueillir dans ses murs la première session de l'Académie Auguste Legrand.
Auguste Legrand: Devant le succès mondial de cette entreprise, j'ai éprouvé le besoin de multiplier les visites de vernissages. Pour cela, il faut un nombre plus important d'inspectrices et d'inspecteurs. Les personnes qui voudront embrasser cette rude mais ô combien gratifiante tâche pourront venir à l'Académie. Je ferai en sorte de leur insufler les préceptes indépassables du Guide Legrand. Mais attention, la sélection sera sévère. Les vulgaires pique-assiettes seront impitoyablement éliminés. Les personnes qui accordent le début d'un quart de minute d'attention à l'exposition le seront également.
Jessica Le Breuil: Les vrais amateurs de vernissage ne sont pas là pour se jeter sur le buffet. Un bon vernissage est un moment festif, agréable et courtois, où l'on accorde autant d'importance à l'ambiance générale du lieu, à la conversation qu'au buffet proprement dit. Et effectivement, regarder ou, ce qui est pire, parler de l'exposition est le comble de la vacuité. Quelle confiance accorderez-vous aux lauréats?
Auguste Legrand: Une confiance totale ou presque. Lors de cette session, je saurai séparer le bon grain de l'ivraie. Les lauréats recevront une carte qui attestera officiellement leur qualité d'inspectrices et d'inspecteurs. Je sais qu'ils y feront honneur.
Jessica Le Breuil: Caroline Bousbib, on vous connaît pour vos créations de sacs sublimes. Vous serez là, le 9 juin, pour nous présenter votre dernier opus. Pouvez-vous nous en dire plus?
Caroline Bousbib: Je ne saurais trop vous remercier pour ces compliments Jessica, c’est trop d’honneur que vous me faites. Pour en revenir au projet, l’idée était de réconcilier deux ennemis de longue date: l’utile et le futile. En l’occurrence, de proposer des solutions über chic à des questions on ne peut plus triviales. Dans le fond pourquoi technique ne rimerait-il pas avec esthétique? C’est à partir de cette interrogation que j’ai conçu quatre sacs un peu spéciaux, puisqu’en plus d’être dédiés à la parade, ils ont la particularité d’être isothermes et donc de conserver la température des éléments qu’ils contiennent. Ainsi, plus de prétextes pour ne pas ramener (littéralement) avec soi le souvenir d’un buffet bien pourvu: dans le fond, une entorse à la bienséance ne pourrait être reprochée si cette entorse est faite avec élégance.
Jessica Le Breuil: On voit toute l'opportunité de réunir ces superbes sacs et le Guide Legrand. J'ai crû comprendre que hors de Paris, Londres, New York ou Tokyo vous vous étioliez; vous prisez hautement la vie mondaine, c’est pourquoi vous baroudez de vernissages en cocktails, chaussée de vos Westwood en plastique jaune. Votre expérience des vernissages a-t-elle eu une importance dans la création de cette série ?
Caroline Bousbib: Plus qu’une importance, c’est précisément lors d’un vernissage que j’ai trouvé l’inspiration pour cet ensemble. En effet, qui ne s’est jamais retrouvé nez à nez avec une montagne de petits fours, éclairs au chocolat, macarons et mignardises plus appétissants les uns que les autres, sans autre choix que de les engloutir d’une traite, au risque de s’étouffer, et tout ça au nom d’une loi: celle du "premier arrivé est le premier servi". Combien de fois ai-je aperçu des convives bien sous tous rapports se conduire en sauvages affamés dès qu’un plateau pointait à l’orée des cuisines. Voici la parfaite illustration de ce qu’est la convoitise, et ce n’est pas une vision très alléchante, du moins pas très digne du mondain en goguette. La quantité ne devrait jamais concurrencer la qualité, c’est pourquoi j’ai voulu proposer une alternative au gavage: le pillage. A juste titre, l’affaire est dans le sac. Luxe, calme et volupté; strass, cuir et cannelé; prendre son temps et savourer, n’est-ce pas le luxe suprême?
Jessica Le Breuil: Il est vrai que le «Ni vu, ni connu» est une merveilleuse réponse au doggy bag. Un astucieux petit sac pour emporter quelques victuailles après un vernissage. N'oublions pas que si cette pratique est commune aux Etats-Unis, elle est encore balbutiante en Europe. Pensez-vous que, grâce à vos sacs, cette habitude va se répandre? Serez-vous la prochaîne trend setter des vernissages?
Caroline Bousbib: Je ne sais pas si ces nouveaux sacs vont changer la donne, ils ont en tout cas pour vocation de sonder nos habitudes de consommation, et cela vaut quel que soit le pays concerné. A gourmandise internationale, prise de conscience globale. Avec les «Ni vu, ni connu», «Givré», «M’as-tu vu», «La main dans le sac», la piraterie n’aura jamais eu autant d’allure. Les pourvoyeurs de buffets n’ont qu’à bien se tenir ! Quand on y pense, les temps ne sont ni au gâchis, ni à la vulgaire consommation ostentatoire. En quelque sorte l’appel du 9 juin est aussi frivole que politique. C’est une manière de dire: sur place ou à emporter, j’ai choisi mon camp.
Jessica Le Breuil: Le 9 juin, l'aphorisme de Francine Flandrin: "l'affaire est dans le sac" sera plus vrai que jamais. Il est à noter que l'exposition restera en place jusqu'au 10 juillet. Un must de ce début d'été.